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Fonds Covid-19: Abdoulaye Saydou Sow et Mariama Sarr ont dépensé plus de 300 millions sans liens avec la maladie

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Le rapport de la Cour des comptes a découvert plusieurs anomalies dans la gestion des fonds Covid-19. En effet selon l’Exclusif. net, le ministère de la Fonction publique et du Renouveau du Service public (MFPRSP) et le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Hygiène publique (MUHHP) ont effectué des dépenses qui n’ont aucun lien avec la lutte contre la maladie. Plus de 300 millions FCFA ont été débusqués par les enquêteurs.

Le ministère de la Fonction publique et du Renouveau du Service public (MFPRSP) a bénéficié́ des fonds COVID-19 pour un montant de 100 000 000 FCFA, en 2020, pour la prise en charge de dépenses liées à la mise en œuvre du plan d’action de lutte contre la COVID-19. Ce montant a été́ intégralement consommé dont 73 450 000 FCFA pour l’exécution de dépenses sans lien avec la COVID-19 et listé dans le tableau suivant : Achat de produits et de matériel d’entretien détergent 24. 588 840. Cette dépense serait supportée par le budget du Ministère même en l’absence de COVID-19. D’ailleurs la ligne « matériels et produits » d’entretien inscrit dans le budget du Ministère hors dépenses COVID-19 a été ordonnancée pour un montant de 33 699 689 FCFA sur une dotation LFR1 de 33 733 000 FCFA. L’exécution d’un montant additionnel ne se justifie pas. Autres dépenses 20 644 410. Ce montant représente le reliquat des 100 millions des dépenses non justifiées. En effet, les pièces justificatives reçues, notamment les paiements décaissés par le Trésorier général, portent sur un montant de 79 355 590 FCFA les 20 644 410 FCFA ont été́ utilisés à d’autres fins d’autant plus que le solde du compte de dépôt affichait à fin 2020 un montant de 45 FCFA.

Le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Hygiène publique (MUHHP) a reçu un montant de 2 500 000 000 F CFA au titre des dépenses COVID-19. Ce montant a été alloué sur la base du plan de gestion des risques urbains. Il est réparti entre le Cabinet du département ministériel à travers le Programme d’Équipement et de Modernisation des Services du Ministère pour un montant de 1 500 000 000 F CFA et l’Unité de Coordination et de Gestion des déchets solides pour 1 000 000 000 FCFA (cf. partie relative à l’UCG). Sur le montant de 1 500 000 000 FCFA alloué au département, 999 044 649 FCFA ont été consommées, soit un taux d’exécution de 66,60%. Le reliquat de 500 955 351 FCFA a fait l’objet d’annulation dans le cadre de la clôture des opérations sur les comptes de dépôt au 31 décembre 2020. Sur le montant total des dépenses exécutées, 31,60% ne concernent pas des dépenses COVID- 19.

Pour la cour la construction d’un marché́ ne devrait pas être financée par le fonds-COVID-19. Elle n’entre pas dans le cadre de l’axe 1 du PRES. Frais de tenue d’ateliers de formations et de restauration, 40 452 170. La cour indique le renforcement des capacités des comités de salubrité́ et les frais pour le cocktail de la signature de la convention avec ONCAV pour « Navétane propre » n’ont aucun lien avec la lutte contre la COVID-19. Pour Production de bacs à fleurs et travaux d’aménagement et de sécurisation 239 733 013 millions ont été dépensés selon le ministère. La production de bacs à fleurs pour éviter l’occupation d’espaces libérés n’a pas de lien avec la lutte contre la pandémie. Cette dépense est inopportune dans un contexte de contraintes budgétaires et de rationalisation des dépenses pour une meilleure prise en charge de la maladie et de ses effets néfastes. Il n’a jamais été établi que l’occupation anarchique d’espaces publics est un facteur d’augmentation des cas de COVID-19.

9 484 840 pour les travaux de réhabilitation de circuit électrique et de réparation de cheminée pour le marché central de Thiès et au marché de champ de courses. Cette catégorie de dépense n’a aucun avec la lutte contre la COVID-19. Elle n’entre pas dans le cadre de l’axe 1 du PRES.

Sur l’exécution des dépenses exécutées sans lien avec la Covid-19, le Directeur des Paysages urbains et des Espaces publics déclare que « (…) l’essentiel des mesures préconisées repose sur l’hygiène et la propreté. De ce fait, qui dit hygiène et propreté pense à désencombrer certaines zones densément occupées par des artisans, marchands ambulants. Ces zones sont considérées comme amplificatrices de la propagation de l’épidémie ». Pour la Cour, les dépenses listées dans le tableau ne concernent pas uniquement le désencombrement. C’est le cas : des travaux de réhabilitation de circuit électrique et de réparation de cheminée pour le marché central de Thiès et le marché champ de course, de la production de bacs à fleurs et des travaux d’aménagement et de sécurisation ; de l’étude de faisabilité́ du Business plan marchés pilotes.

Par conséquent, elle estime que ces dépenses n’ont pas de lien avec la COVID-19.

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